Le métavers, une fiction bien réelle

Fin octobre 2021, Facebook change de nom et devient Meta en annonçant une centaine de milliards d’investissements. 6 mois plus tard, le marché des cryptos dévisse et le stablecoin TerraUSD ne vaut quasiment plus rien.

Alors la ruée vers le métavers, FOMO (fear of missing out) ou tendance de fond ? Essayons ensemble d’y voir un peu plus clair.

Le métavers, une prophétie auto-réalisatrice ?

Si Facebook marque le marché en dépensant 13 milliards d’euros sur les 15 derniers mois, les concurrents ne sont pas en reste, soit qu’ils disposent d’une confortable avance comme Sandbox – évaluée à 4 milliards de dollars, la plateforme regroupe déjà 200 marques et réalise 200 millions de dollars de CA en 2021 -, soit qu’ils cherchent à rattraper leur retard comme Microsoft.

L’économie du métavers est donc lancé à pleine vitesse, avec son lot de spéculation. 9 entreprises sur 10 déclarent investir dans le métavers[1] alors même que 50% des consommateurs ne savent pas ce que ça signifie[2]. Les prévisions s’emballent : 1 personne sur 4 passera 1 heure par jour dans le métavers d’ici 2026[3], ce qui soutiendra une économie potentiellement gigantesque : entre 10 000 milliards et 30 000 milliards de dollars d’ici 2030[4]

Tout ça pour un secteur d’activité qui n’a pas encore un an, ça parait incroyable. Il faut dire que les technologies, elles, ne datent pas d’hier.  

Toutes les technos, en mieux

Le métavers, c’est un monde virtuel en trois dimensions, persistant au sein duquel l’utilisateur peut interagir librement.

C’est donc un monde rendu possible grâce aux progrès de la réalité virtuelle (VR avec le casque Oculus), de la réalité augmentée (on se souvient du succès de Pokemon Go en 2016), de l’haptique (simulation du toucher) et des techniques holographiques. Ces améliorations de l’expérience utilisateur sont également complétées par le développement de jumeaux numériques.

La persistance de l’environnement autorise toute une économie fondée sur les NFT (non-fungible tokens), les crypto monnaie et la blockchain.

Le métavers rassemble donc des technologies aux maturités variées et qui, combinées, permettent une expérience utilisateur sans rapport la navigation internet (web 1.0) ou les réseaux sociaux (web 2.0).

Certaines technologies vont continuer à progresser à grande vitesse comme l’holographie. Attendez-vous très prochainement à pouvoir interagir avec des objets présentés sous forme d’hologramme.


[1] Étude de Sortlist, citée par e-marketing.

[2] Étude de Iligo, citée par le blog du modérateur

[3] Gartner : what is a metaverse ?

[4] Prédiction de Matthew Ball, PDG de la société de capital-risque Epyllion, citée par CoinTribune

On trouve de tout dans le métavers

Issu du jeu vidéo, le métavers est logiquement un nouvel outil pour les secteurs du divertissement, des loisirs et du tourisme. Facile d’imaginer de se donner rendez-vous dans le métavers pour visiter le Louvre. Et d’acheter un souvenir virtuel dont l’originalité soit garantie par un NFT.

Le métavers intéresse également beaucoup le domaine de la consommation. Le e-commerce dont les ventes ont beaucoup progressé, a besoin d’améliorer l’expérience d’achat. Dans le métavers, personnalisation et conseils d’achat démultiplieront les capacités d’accueil en magasin.

L’éducation est un autre domaine qui attend beaucoup du métavers. Fatigué des cours en ligne par visio, le futur apprenant pourra apprendre beaucoup plus simplement. Déjà cette année, 3000 étudiants japonais ont fait leur rentrée dans le métavers.

Le monde professionnel est également concerné car il y a de réels besoins d’améliorer la collaboration à distance et la co-construction (co-design). Téléopération, salle de contrôle, laboratoire de recherche, les applications d’un espace de travail proposé dans le métavers sont quasiment illimitées.

Les projets les plus fous sont déjà engagés. Une société propose ainsi de vous donner une vie éternelle numérique dans le métavers.  Vous fournissez toutes vos données relatives à votre passé et la solution permet des rencontres dans le futur avec votre avatar qui pourra raconter votre vie sous forme d’anecdotes à votre descendance, vos fans ou de simples curieux.

Le métavers, un univers qui n’est pas sans risque

Si 62% des Français pensent que les mondes virtuels n’ont pas d’intérêt, c’est peut-être aussi parce que leur développement n’est pas sans risque.

Tout d’abord, proposer une expérience utilisateur immersive demande des capacités de calculs très importantes. Si cet argument n’était pas un frein au siècle dernier, impossible aujourd’hui d’ignorer les préoccupations climatiques et le risque d’épuisement de la planète. Une enjeu à relativiser si on arrive à substituer le métavers à des déplacements physiques, que ce soit dans le tourisme ou pour limiter les voyages d’affaires.

Deuxième problème : la gestion des données personnelles. Les réseaux sociaux ont été critiqués pour l’usage abusif de nos données par les plateformes. Reste à montrer comment le métavers pourra nous rendre plus maître de nos données.

Troisième problème : la cybersécurité sous toutes ses formes. Soit que vous vous faites dérober votre garde-robe vintage de votre avatar, soit que vous subissez les agressions en ligne de personnes mal intentionnées. Le métavers est souvent présenté comme le 8e continent et il faut sans doute réfléchir à définir une police, une justice, bref tout ce qui permet de limiter et d’encadrer la violence dans ce nouvel environnement.

La condition pour que le métavers fonctionne, c’est qu’il puisse créer un environnement sécurisant, où les participants n’aient pas la crainte d’être arnaqués ou attirés par des techniques de marketing trop agressives. Bref, il faut que le métavers inspire confiance.

Où en êtes-vous dans votre stratégie métavers ? 

Le métavers tel qu’il est présenté actuellement laisse de nombreuses questions en suspens. Comment vont évoluer les plateformes actuellement en concurrence ? Est-ce que le découpage en « land » est une pure spéculation ou un modèle conçu pour durer ?

Pourtant, même s’il y a beaucoup d’incertitudes, il faut commencer à vous approprier ce « nouveau continent ». En effet, au-delà du buzz, il y a aussi des mécanismes (comme les tokens) qu’il faut s’approprier dès maintenant.

Le métavers, loin d’être un gadget, présente un intérêt très important pour la plupart des secteurs d’activité. Car, c’est notre conviction, il va rapidement vous permettre de mieux vendre, de mieux produire et aussi de mieux travailler.

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